Falgu, un fermier excédé par le bruit, décide de partir à la recherche du silence. A grands coups d’onomatopées « cot cot, meuh meuh, coin coin » qui envahissent la page, le lecteur comprend vite pourquoi.

Le fermier roule en charrette tirée par des buffles puissants. On croise un vieil homme fatigué de marcher : barbe touffue, turban, gros sac à l’épaule. Falgu le prend en voiture. L’inconnu se met à taper sur son tambour, le fermier est pris dans l’ambiance, il « chante à l’unisson ». En chemin, ils rencontrent un charmeur de serpents. Il grimpe dans la voiture et évidemment, sa flûte se mêle au son du tambour, au pas des buffles. Une troupe de danseurs demandent une petite place dans la charrette et leurs chants se mélangent…. A l’arrivée, tout le monde descend.

La nuit tombe, le silence ? Pas vraiment, parce que le bruit c’est la vie, comprend alors Falgu.

Avec force et élégance, les illustrations campent sobrement l’Inde, les silhouettes cernées par un beau trait noir, le paysage à peine évoqué par quelques traits hâtifs.

Cette histoire de Chitra Soundar sur le mode du conte de randonnée comporte une jolie morale : le bruit n’est pas forcément une calamité. Il est aussi le rythme du monde, de la nature, il est sa respiration.

Un album vivant, mouvant, qui nous parle d’ailleurs.

Danielle Bertrand