Fils de l’eau (Chronique des temps obscurs, tome 2)

Torak fait désormais partie du clan des Corbeaux, et son ami Loup a rejoint les siens. Mais une mystérieuse épidémie mortelle qui touche tous les clans de la forêt relance Torak sur les chemins : il espère trouver auprès du clan de sa mère, au bord de la mer, un remède. Renn, jeune fille Corbeau, le suit de loin, de même que Loup qui a décidé qu’il ne voulait pas vivre sans son humain Torak. Coincé sur une île, pris au piège d’un mage malfaisant, Torak ne comptera pas en trop l’aide de ses deux compagnons !

Cette série préhistorique aux accents de mythologies indiennes est plébiscitée par les jeunes lecteurs (en témoignent les nombreux commentaires au premier volume ne serait-ce que sur le site Ricochet…). Elle mérite certes notre intérêt. Le contexte est original, crédible dans le style fantasy historique. L’univers créé, simple, clos, fonctionne, sans « effets spéciaux » prononcés jusqu’à l’invraisemblance. Le déroulement linéaire de l’histoire racontée par un narrateur omniscient n’exclut pas des retours en arrière dans les souvenirs de Torak – on peut de cette façon lire ce tome indépendamment du premier. Les personnages sont attachants, sans grandiloquence. Leur personnalité est approfondie : Torak héros qui s’ignore et humain capable d’erreurs, Renn intelligente et déterminée, Loup fidèle et instinctif. Les chapitres où l’animal agit et pense sont très drôles car l’auteur s’est littéralement mise dans la peau d’un animal qui nous observerait ; nous sommes ainsi pour lui des « Sans Queue », Torak a « une drôle de fourrure sur la tête » et des « dents beaucoup trop courtes » (p. 65) ! Bien écrite et bien traduite, il n’y aucune raison de bouder une Chronique des temps obscurs, passionnante et de lecture relativement simple.