Flamme

Flamme, la mère renard, a perdu un de ses petits, attrapé par les humains. Elle rôde et rôde encore autour de la ferme où elle le sait enfermé dans une cage, bientôt dépecé. Les chiens la prennent en chasse mais elle est rusée et entraîne ses poursuivants le long de la voie ferrée. Las, cette petite victoire ne suffit pas à libérer Moucheté. Il faudra l'aide de toute la communauté des renards pour venir à bout des humains sans âme...

Aquarelles sur des scènes crayonnées, rondeurs mais sans excès, décors schématiques et souvent nocturnes : le maître Chengliang Zhu pose les bases d'un art doux qui cache bien son jeu. En effet, du travelling à la plongée, les cadrages extraordinairement variés et bien trouvés créent un suspense haletant. Le lecteur a la sensation de suivre un film, raconté par un discret narrateur externe qui utilise aussi le son : aboiements, train à vapeur, coups de fusil. Seule la renarde ne fait aucun bruit, ici proie plus que prédateur, et obsédée par son petit emprisonné… Elle ne cesse de courir, flèche rousse et pourtant discrète. Certes invraisemblable, la fin avec l'alignement menaçant des renards est aussi très belle, impressionnante (tout comme la scène du viaduc). Une belle leçon d'union et de courage où les humains n'ont pas le beau rôle !