Frankie et Johnnie

Dans le Chicago de l’entre-deux-guerres, le jeune Johnnie rencontre Frankie et tombe peu à peu amoureux d’elle. Ils prennent l’habitude d’aller au cinéma, de manger des glaces, de se promener chastement en voiture le soir. Mais Johnnie prend peur de cette relation qui devient trop sérieuse, et laisse les sentiments de Frankie s’effilocher. Lorsqu’il revient vers la jeune fille, c’est trop tard, et il va commettre un acte irréparable…

Frankie et Johnnie n’est rien d’autre qu’un amour contrarié à la Roméo et Juliette : une histoire simplissime donc, par là même éternelle, universelle encore car Meyer Levin ne s’attache pas à créer tant un contexte que des sentiments. Le récit centré sur Johnnie explore les pensées compliquées qui traversent ce tout jeune homme avec beaucoup de justesse, de tendresse et aussi d’humour : faut-il avouer son amour à Frankie ? Les sorties doivent-elles être routinières ? Entretenir une épouse, ça coûte combien ? Le ton est très moderne pour l’époque (proche de celui qu’aura J.D. Salinger dans L’Attrape-Coeur. Deux fins nous sont proposées (une écrite en 1930, l’autre rajoutée en 1952), aussi grinçantes l’une que l’autre : de quoi laisser le lecteur un peu sonné, ébahi, et réjoui de tant de maîtrise du chaud et du froid par un auteur qui n’avait que vingt-quatre ans.