Grand gorille : un livre des contraires

Dans la continuité du remarquable Un gorille : un livre à compter de 2012, Anthony Browne explore ici le thème des contraires à travers son animal fétiche, le singe. Loin d’être l’album le plus extravagant de l’auteur, Grand gorille séduit par l’émouvante humanité qui se dégage des figures simiesques.

Comment rester insensible face à un frêle bébé singe qui nous observe en suçant son pouce, avec la même intensité que l’on peut remarquer chez un bébé humain ? Comment ne pas fondre devant le sourire du chimpanzé joyeux ou s’attendrir du regard profond du gorille en gros plan ?

Si les livres de contraires sont parfois considérés comme monotones, celui-ci brille par un travail graphique remarquable et une touche de surprise et d’humour. Par exemple grâce à une double page en milieu d’album qui illustre le contraire de « tout seul » en présentant une multitude de singes qui sont « tous ensembles ». L’œil attentif des jeunes lecteurs pourra y identifier des singes aux atours étonnants. Celui-là porte un chapeau, tout comme celui rencontré dans l’album Marcel et Hugo, cet autre est accompagné d’un chaton, il s’agit sans nul doute de Petite Beauté. On repère même certains singes… qui n’en sont pas du tout !

Un bel album, plus riche qu’il n’y parait au premier regard.