Guerres et Paix

La réponse de Jean Louis Maunoury, à propos de « Guerres et paix »
<br>
Pour moi, la poésie est une manière de parler des choses, plus dense, plus forte, plus intuitive que la manière habituelle de dire ou d’écrire.
Il n’y a pas de « sujets » poétiques (la beauté, la nature par exemple) et de sujet trop tristes ou trop durs pour en parler de cette façon. Par la poésie, le poète essaie de toucher directement son lecteur par des mots ou des impressions dont il n’a pas l’habitude ou qui peuvent le surprendre.
Dire « la guerre est affreuse » n’est pas suffisant pour parler de son horreur, comme il n’est pas suffisant de dire « le soleil est bon » pour parler de la nature.
<br><br>
L’essentiel, c’est de parler et de parler encore, même et surtout de ce qui fait mal pour mieux le voir, mieux le comprendre. Le poète essaie de trouver les mots qui touchent le plus, qu’ils soient tristes ou gais … et puis je parle aussi de la paix. Pourquoi ne voir que la guerre ?
<br>Si la manière de dire la réalité fait un peu mal, c’est peut-être aussi parce qu’elle oblige à voir ce que souvent nous refusons et que les images (photos, films, télévision) ne nous permettent pas de voir.

Ce recueil de poèmes raconte l’histoire de la guerre : avant, pendant et après, et aussi la guerre poétique. Celui que j’ai préféré : « Les noms de la guerre » nous donne les surnoms de la guerre (la der des der, la drôle de ..) alors qu’elle n’en mérite qu’un : le massacre.
Ce livre est intéressant car l’auteur a réussi à rendre poétique quelque chose qui ne l’est pas. Mais cet art si maîtrisé de Jean-Louis Maunoury est dangereux car il ne faut pas banaliser la guerre, c’est un sujet trop important.
<br>Doit-on rendre la guerre poétique ?!

La guerre, que personne ne réclame, apporte la haine et, en un mot, la mort. Arrivent les missiles, les bombes et la tristesse. Quand la paix arrive, la vie reprend.
Ce livre montre des illustrations humoristiques de Selçuk, sur les thèmes de la souffrance, la mort, la haine… Le papier est beau et peu ordinaire. Les poèmes sont tristes, je déteste cela. C’est une façon très descriptive de voir guerres et paix. Ce livre m’a presque dégoûté des poésies que j’aimais si bien à un moment.