Haro !

Chartres, fin du XIIème siècle. Maël, dit le Renard, est un jeune garçon qui vit de rapines. Parce qu’il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, il est accusé de deux crimes près de la cathédrale. Le chevalier Galeran de Lesneven le sauve des hommes du prévôt et enquête, d’autant plus qu’une relique, un morceau de la Tunique de la Vierge, a disparu et que les méfaits semblent être liés.

Certains connaissent peut-être Galeran de Lesneven, chevalier errant, héros d’une série de Viviane Moore comportant déjà neuf tomes. Des bribes de son passé affleurent dans ce roman, version remaniée d’une histoire parue dans la revue Je Bouquine en février 2007 (ce qui peut expliquer sa forme courte : 80 pages). Toutes ces précisions ne sont indiquées nulle part, et ce n’est pas si mal pour apprécier le texte. Bref moment de la vie d’une ville, petite enquête policière, Haro ! est raconté par un narrateur externe et ne privilégie pas de héros entre Galeran ou le Renard. Une atmosphère propre au Moyen-Age se dégage : la permanence de l’Eglise est assurée bon gré mal gré – c’est le centre de l’intrigue -, et s’oppose à la vie changeante, passagère, des humains. Lesquels humains se réduisent peu ou prou à des positions sociales leur conférant des devoirs, des pouvoirs, des façons d’être. La psychologie des deux personnages n’est d’ailleurs pas très fouillée, ce qui accentue encore une sensation de mystère – le jeune Maël est cependant touchant lorsqu’il se parle à lui-même pour se donner du courage et se tenir compagnie… Au plus près d’un Moyen-Age où le séculier « courait » après le spirituel, riche en détails historiques et accompagné de tout un glossaire, Haro ! saura plaire aux lecteurs confirmés ou non.