Heure bleue

L’heure bleue, c’est cet entre-deux avant la nuit, ni chien ni loup mais intense, propice à la mélancolie songeuse. Isabelle Simler y promène des animaux de tous les pays, eux-mêmes porteurs de la couleur bleue : mésanges bleues, chat bleu russe, pieuvre aux anneaux bleus… Une carte du monde finale indique leur provenance. Que nous dit l’histoire ? Minimaliste, elle raconte une nature qui ralentit son rythme, qui se tait, qui observe sans bouger. « La nuit en douce […] enveloppe tous » les animaux, juste éclairés par la pleine lune. Sur des fonds souvent sombres, donc, l’auteure dessine à traits fins tellement rapprochés qu’ils finissent par composer du duveteux, du plumeux. Aussi belle et délicate que dans ses précédents albums, la technique évolue et continue d’enchanter. L’effet zen (et non pas blues) est garanti, et la nuit des petits aussi. A noter de merveilleux noms de bleus sur les premières pages de garde…