Hiver indien : histoire d'un Métis de Maniwaki

Près du Lac Victoria au Québec, Nipishish, dit Nipi, est un jeune homme volontaire né d'une mère blanche qu'il n'a jamais connue et d'un père indien disparu dans des conditions obscures. Depuis toujours, il s'interroge sur ses racines et a volé à la police des dossiers concernant son père. Pour ce dernier fait, il craint d'être recherché et décide de passer l'hiver dans un camp de chasse avec sa fiancée Pinamen et son chiot Mush. Les journées se passent entre courses de traîneau et songes au coin du feu. Et puis Nipi se décide à lire enfin les dossiers…

Court et resserré, le roman se passe en un lieu quasi-unique à l'exception du voyage à Ottawa, et avec peu de personnages. Place est laissée ainsi au grandiose des paysages hivernaux, à l'environnement à la fois hostile, magique, protecteur. Le tragique de l'histoire du père de Nipi est lui révélateur d'un véritable fait de société au Québec : la place, passée et présente, des Amérindiens sur des terres qu'ils occupaient sans les prétendre leurs.

Ecrit en « je » (surtout Nipi, mais parfois Pinamen), simple et direct, le récit sait ménager son suspense sans en abuser. La lecture réussit donc un subtil équilibre entre une correction sage et un militantisme certain. J'ai été moins convaincue par les illustrations, car si elles rendent grâce à la faune et la flore, c'est moins le cas de l'homme. Peut-être un signe…