Isabeau au bord de l'eau

Isabeau au bord de l’eau chez son grand-père, apprécie la cabane en bois, sa chambre, son lit. Mais dans la nature, vivent aussi des souris, des cloportes et pire que tout, des araignées ! Pour leur échapper, elle se cache, son grand-père la retrouve et entreprend de la faire changer d’avis sur ces dernières en lui racontant le mythe d’Arachné. Séduite par ce que lui apprend son grand-père, Isabeau est illico convaincue de la merveilleuse habileté des araignées.
La mise en relation entre l’arachnide détesté et le mythe grec est intéressante mais on doute fortement que la représentation graphique de l’araignée avec ses yeux malins, nombreux, ses dents pointues et ses pattes courbes soit de nature à rassurer les frayeurs d’une petite Isabeau même bien attentionnée comme elle semble l’être. L’écriture vive qui interpelle le lecteur lorsque la petite fille disparaît, fait dialoguer affectueusement Papino et Isabeau et ne manque pas d’élégance mais la conviction si vite emportée manque de vraisemblance tout comme les dessins. Rechercher dans les époques archaïques, l’origine de certaines de nos phobies et les traiter par le récit ou la parole apaisante mérite l’attention. Il est dommage que le traitement hâtif du récit et que le parti-pris de l’illustration ne rendent pas service au propos.