Je n’ai jamais dit à personne que

Ce petit livre des éditions Esperluète, au format 13/13 cm, est d’abord un objet d’art, relié en accordéon et fermé par un ruban, comme un secret qu’on voudrait garder précieusement. C’est justement à un jeu de petits secrets que nous sommes conviés, un petit garçon nous livre une à une toutes les choses qu’il n’a jamais dites, ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, tout ce que les autres ignorent de lui : qu’il n’aime pas les bouquets en fleurs artificielles de la maison, qu’il ne voudrait pas être comme les chats, qu’il voudrait cueillir tout seul les nénuphars de l’étang, vivre dans un arbre… On devine un enfant qui se réfugie dans ses rêves, épris de liberté, mais tout prêt à se jeter dans les bras de sa maman. Un texte à la fois grave et léger, qui touche le lecteur dans son intimité, et qui reste en suspens, les derniers mots sont une invitation à poursuivre soi-même ce jeu de confidences. Graphiquement, le livre ressemble à un petit carnet personnel, avec une écriture manuscrite qui s’étale sur la page, et des dessins de Montse Gisbert à l’encre noire, tout en finesse et fragilité. Un livre à conserver au fond d’un tiroir et à ressortir pour un joli moment de lecture.