Les éditions de la Mauvaise Graine se sont faites connaître par des publications engagées politiquement et socialement, elles ont également une collection destinée à la jeunesse : « En herbe », dans laquelle on perçoit aussi un discours militant. « La Bande à Guignol » commence par l’arrestation d’un marionnettiste qui s’arrête de ville en ville avec son théâtre de guignol : le maire Fauchard et le commissaire Larsouille préfèrent voir les étrangers et les vagabonds en prison. Mais les six marionnettes de la bande à Guignol (Guignol, Gnafron, Madelon, Père et Mère Coquard, Cadet) vont jouer de bien mauvais tours à tous les hauts personnages de la ville, avec vol de confiture et distribution de coups de bâtons. Guignol, c’est l’emblème du faible et du pauvre qui se rebelle contre les puissants, à grand renfort de coups de bâton et d’entourloupes. C’est dans cet esprit que Michel Perrin a écrit « La Bande à Guignol », et dans une langue savoureuse qui joue sur les sonorités et va puiser dans l’argot populaire, avec un petit hommage rendu à Céline. La littérature de jeunesse aussi peut être une littérature engagée, il est bon de le rappeler, surtout quand c’est fait avec humour et talent, car esthétiquement, le livre est très beau, dans un format carré, sur papier recyclé, avec des illustrations à la photogravure de Laureline Mattiussi.