La Cité des maudits

Allemagne, 13ème siècle. Martis, enfant trouvé, vit de son travail de berger pour le monastère voisin. Il sauve des marais la jolie gitane Linori et la confie à une brave femme qu’on dit sorcière. Lorsque cette dernière est tuée par les villageois, Martis fuit et rejoint Linori dans une troupe de saltimbanques. De ville en ville, ils assistent aux rebellions de l’Eglise et des nobles contre l’Empereuamourette, Linori retrouve sa famille tandis que Martis entame une carrière de musicien ambulant.

Grâce à la traduction de cet auteur allemand, les jeunes lecteurs français peuvent découvrir l’existence concrète du Saint Empire Romain Germanique. L’histoire n’est pas transcendante (à sa décharge, elle a été publiée en allemand en 1980), mais témoigne bien de la séculaire difficulté d’acceptation de la communauté gitane dans le nord-est de l’Europe où elle se concentrait. Elle est même très réaliste : le Moyen-Age était un monde dur où tout ne finissait pas forcément par un gentil mariage. Une bonne reconstitution historique donc, mais un appendice documentaire (réalisé par Milan, c’est précisé en dernière page) un peu léger. Les notes de bas de page et le glossaire se mélangent. Je mets au défi quelqu’un de trouver la définition dans ce glossaire de la « Magonie » (p. 127) ! La frise chronologique mettant en scène Rahan, Astérix et Le Pacte des loups est affligeante, mais l’idée de lectures complémentaires, fictions et documentaires est intéressante.

Une dernière question : pourquoi un tel titre français ? Le titre original, Unter Gauklern, soit approximativement Parmi les Illusionnistes, était plus sobre mais plus parlant…