À la vie à la mort

Sept nouvelles autour de la guerre, longues ou courtes, toujours cruelles mais ne finissant pas forcément mal, en tout cas profondément marquantes : paru en 1999, le recueil n’a pas fini d’être réédité.

Il explore donc le conflit, le conflit mondial, celui de 14 ou celui de 39. De nombreuses facettes en sont proposées : au front effrayant (« Père et fils »), à la ville pas plus épargnée, à la campagne bouleversée (« Le noyer », « Rose »)… Il y a des hommes, soldats ou résistants, des femmes tout aussi résistantes, des enfants perdus (« Brouillard de neige »). Il y a des peuples coupés, des incompréhensions de langue (« Initiales »), mais aussi des élans entre les générations (« Père et fils », « La cabane »).

La forme est parfaitement maîtrisée. Du narrateur très externe au discours indirect libre en passant par les courts dialogues ou les extraits de journaux intimes, la psychologie des personnages est à l’honneur. Leurs émotions, leurs réactions sont forcément exacerbées par le contexte d’urgence. Dans ces conditions, un sentiment supplante les autres : l’amour. C’est lui qui donne l’espoir dans un monde qui s’anéantit, c’est lui qui crée le souvenir permettant seul de penser l’avenir.

En quatrième de couverture de cette édition, Paule du Bouchet confesse une préférence pour « Rose ». Nous la rejoignons tant le personnage principal y est impressionnant, et laissons peut-être de côté « Brouillard de neige », trop longue et diluée. Mais dans tous les cas, vous ne sortirez pas sans le cœur serré de ces lectures magnifiques.

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