L'arbre-lit

Valentine grandit… La preuve, son lit devient trop petit. Cette joie de l’enfant qui perçoit concrètement qu’il grandit est traduite le plus simplement possible dans le texte de Silène Edgar et les images de Gilles Freluche la prouvent tout en douceur. On voit bien que Valentine va bientôt dépasser le lit. Toute excitée, même si elle tient encore son doudou en main, elle semble déjà bien grande sous le regard ému de son père.

Ainsi l’introduction pose un des thèmes essentiels de cet album : grandir, vieillir, tenir compte du temps qui passe sur l’enfant comme sur le vieux poirier du jardin. Le thème s’amplifie et on passe du temps de l’enfance au temps universel, les auteurs nous introduisent au chant du monde. Valentine devient vecteur des histoires racontées par le vieux poirier. Elle porte la parole de la nature, par elle passe le cycle de la vie.

Ce dialogue entre l’arbre et l’enfant, le rôle du père qui accompagne sa fille, l’importance du récit dans la continuité de la nature et de la vie, toutes ces interactions si fines se dessinent en filigrane comme des présences invisibles qui peuplent l’espace et nos imaginaires. Cet album prend ainsi sa place parmi tous ceux qui mêlent humanité et nature dans une réflexion sur la vie et la mort comme un cycle ininterrompu. Une leçon optimiste donnée aux jeunes lecteurs.