Le Carnaval des malandrins (le Félin, agent secret médiéval)

Le seigneur Hugues de Montbrisac se rend en compagnie de sa fille Isabeau et du jeune écuyer Gilles au carnaval de Montferrand. La fête est mouvementée : en plus des rapines habituelles, des vassaux du Comte Robert sont enlevés. Déguisé en ombre, le Félin, chevalier de Montbrisac, arrive à la rescousse, armé des inventions de Maître Prius.

Actif depuis 2000, le Félin ne démérite pas, parmi les nombreuses autres oeuvres commises par l’éclectique Arthur Ténor. Ces petits romans policiers moyenâgeux sont malicieux à souhait. L’intrigue unique est simple, fondée sur des aspects importants de la vie à cette époque : les rivalités de pouvoir entre l’Eglise et les seigneurs, l’existence du Carnaval, moment nécessaire de défoulement pour les plus pauvres. L’humour est omniprésent, que ce soit dans les illustrations, les dialogues où les personnages se révèlent plein de faiblesses attendrissantes, ou dans les nombreuses inventions de Maître Prius (parmi d’autres : une bague bonne-nuit-les-petits qui endort celui que l’on pique avec, la fondue-savoyarde, bombe de fromage élastique dans laquelle on s’empêtre…) qui apparentent aussi le livre au roman d’espionnage. Ces armes abracadabrantes n’entraînent jamais le ridicule, la solidité de l’enquête, les actions chevaleresques et la noblesse des personnages compensant. Court, bien ficelé, cet épisode du Félin n’oublie enfin pas la petite touche sentimentale avec le sauvetage d’Isabeau par le beau Félin… Une lecture facile et intelligente.