Le collier du géant

Comme chaque année, Cherry passe ses vacances avec sa famille en Cornouailles. Du haut de ses onze ans, elle voudrait fabriquer un collier pour « un géant » à l’aide des coquillages appelés cauris roses. Le dernier jour des vacances, il lui en manque encore une centaine pour peaufiner son chef-d’œuvre. Tout le monde quitte la plage avant la fin de l’après-midi, à l’exception de la fillette qui s’obstine à continuer sa réalisation. Le ciel devient menaçant, la marée monte et une tempête se prépare. Prise au piège, Cherry appelle au secours.

C’est l’histoire d’une fillette qui, absorbée complètement par sa passion, ne flaire pas le danger qui la menace. Malgré sa détresse, elle est déterminée à ne pas abandonner ses cauris. Elle fait preuve de ténacité et déploie un trésor d’imagination pour s’en sortir. On éprouve un sentiment d’injustice et de compassion à l’égard de cette héroïne prise au piège. On se rend vite compte de sa fin inéluctable, mais le basculement très subtil vers un autre monde nous déstabilise quelque peu. Les illustrations de Briony May Smith complètent le récit et en accentuent la tonalité mystérieuse. Le style limpide et remarquable de Michael Morpugo traduit avec justesse la thématique de la perte, qui est ici abordée avec finesse et poésie.