Le dernier arbre

Sur une petite île, deux enfants coulent des jours heureux à l'ombre d'un pommier. Des jouets, des jus, de l'ombre : l'arbre leur procure tout ce dont ils ont besoin. Mais, pressé de grandir, le petit garçon veut du changement et abat l'arbre afin de construire une machine. Cette décision se révèle vite désastreuse et seule la découverte d'une jeune pousse de pommier lui rappellera qu'il n'est pas trop tard pour prendre son temps... En quelques pages, l'auteur décrit astucieusement l'envie de vouloir grandir trop vite, marquée ici par la perte d'un « état de nature » pour l'entrée dans l'âge adulte, celui des machines. Il livre également une belle fable écologique en revisitant le mythe d'Adam et Eve. Ici, on ne croque plus la pomme, on la détruit. L'illustration complète joliment ce style faussement naïf. Les à plats crayonnés et un graphisme minimaliste représentent à merveille ce monde où tout n'est que symboles. En dernière page, c'est ainsi l'avenir qui s'inscrit logiquement en pointillés.