Déjà édité sous une autre formule. "Je suis un grand garçon", voilà la phrase que Pablo ne cesse de se répéter comme pour s'en persuader et cela l'encourage. Du haut de ses quatre ans et demi, ce petit garçon a décidé de fermer la porte de sa chambre et la lumière. Car c'est bien les actes à accomplir pour être un grand garçon. Mais une fois le noir autour de lui, Pablo sent la présence du mangeur de grands garçons. Au départ pourtant, ce mangeur, fils de la sorcière et du loup, n'avait pas de tels desseins. On dit d'ailleurs qu'il ne s'intéressait qu'aux petites bêtes, en particulier aux vers de terre et aux sauterelles. Mais un jour, une bande de grands garçons vinrent mettre le feu à sa cabane. Par représailles, ce mangeur de petite bêtes plaça les grands garçons à son menu. Le petit-grand Pablo est donc tout désigné et le flair de la bête ne trompe pas. Heureusement pour ce petit bout haut de trois pommes, sa maman n'est pas loin, à moins que ce ne soit là qu'un jeu. Voilà une histoire originale et bien construite, capable de surprendre le lecteur qui tremblera tout autant qu'il se réjouira. Les personnages de cette histoire ne sont ni tout blancs ni tout noirs, et l'enfant se rendra compte qu'il n'est finalement pas le seul à avoir peur ( les animaux, les grands garçons ressentent cela aussi...). Un ouvrage qui joue intelligemment sur les oppositions petit/grand, gentil/méchant, cruel/ peureux, pour de vrai/ pour de faux avec un langage finalement assez proche des enfants. L'histoire nous est contée et chantée par Cécile Polard, le tout sur des musiques vivantes de Carlos Duarte. Du côté des illustrations, Aurore Damant nous propose des images proches de l'animation. Une belle découverte !