Le Journal de ma sœur

Juste au moment où la famille s’apprête à partir au ski, Julie, la sœur aînée de Patrice, se fait renverser par une voiture. Elle ne sortira pas de son coma profond. Patrice et ses parents doivent alors faire leur deuil.
Le narrateur Patrice raconte de manière rétrospective la délicate période qui a suivi le décès de sa sœur, tout en offrant des indices sur une nouvelle vie apaisée, avec des amis, une petite copine. Cadet éclipsé du vivant de Julie, Patrice en veut d’abord à la jeune fille de monopoliser encore l’attention de ses parents, puis il prend conscience de l’amour qu’il lui portait, pense alors la situation sans issue (il n’arrête pas de vomir), avant d’entamer une psychothérapie avec son père et sa mère. A partir du moment où les mots s’expriment, il va mieux et pourra même aider le petit ami de sa sœur. Le rôle de l’écrit n’est pas négligeable dans ce deuil : Patrice écrit des petits carnets intimes, et la lecture de celui de sa sœur va constituer un choc salvateur. Sur un thème classique en littérature de jeunesse, Anne Poiré fait preuve de finesse et de délicatesse, s’appuyant sur des souvenirs du quotidien, n’évitant pas la complexité et l’ambiguïté des sentiments, l’imbrication des relations familiales, amicales, amoureuses. L’écriture est rapide, avec des phrases courtes et des paragraphes courts, pour une émotion vive mais pudique. Un beau roman d’une jeune auteure sensible.