Le mouvement des nuages

Célina, fille-mère du début du siècle, perd à Verdun le mari qui avait accepté sa fille illégitime contre une dot conséquente. Pas de tristesse, la jeune femme est indépendante, mais des difficultés financières qui vont l’amener à partir à la ville, en laissant ses trois petits à la campagne.

Aujourd’hui, Alice, arrière-petite-fille de Célina, fait des cauchemars d’enfants abandonnés. Claire, sa mère, stupéfaite d’avoir fait autrefois les mêmes rêves qu’Alice, l’emmène pour un « voyage généalogique » chez Marie, la première fille de Célina. Elles vont découvrir la vie de la belle Célina, sans toutefois percer le mystère de sa mort prématurée, loin de ses enfants… Le lecteur aura la chance d’en savoir plus : prostituée par hasard, Célina sera empêchée d’épouser l’homme qu’elle aime, et mourra seule de pneumonie à l’hôpital en 1918.

Anne Gérard explore l’inconscient familial et sa capacité à occulter les épisodes embarrassants. La psychanalyse nous enseigne que les points noirs remontent toujours à la surface… L’ouvrage alterne les chapitres de la vie de Célina et les recherches d’Alice et Claire, ménageant une habile attente pour le lecteur. Les frontières s’abolissent entre passé proche et présent, pour découvrir un éternel féminin. J’ai adoré cette histoire d’amour, de générations et de femmes. Le livre séduira, je pense, de nombreuses lectrices un peu romantiques dans l’âme… A noter la très jolie première de couverture.