Le mur des apparences

Justine est bonne élève, peut-être un peu rondelette, surtout terriblement normale. De fait, elle est la cible des moqueries des autres élèves du lycée – qu’elle a rebaptisés les hyènes. Parmi les hyènes se trouve Margot, amie d’enfance de Justine, poupée aussi mignonne qu’intelligente. Puis Margot se suicide. Justine veut comprendre et enquête, directement dans la chambre de Margot ou par le biais des réseaux sociaux. Cette disparition dramatique va transformer peu à peu Justine…

C’est Justine qui raconte cette histoire à deux coups. Il y a d’abord le malaise de Justine, une jeune fille harcelée à l’école tout simplement parce qu’elle cache plus mal sa sensibilité que les autres. Le fait de comprendre qu’elle n’est pas la seule à dissimuler des faiblesses va lui suffire pour prendre son envol avec les lionnes – ses nouvelles amies, un groupe de filles qui assument leurs sentiments et leurs vraies envies. Il y a ensuite le drame de Margot, une autre jeune fille aux apparences (le mot est lâché) parfaites qui avait élaboré un stratagème extrêmement complexe pour cacher sa vérité sordide de victime.

Que le titre, qui peut faire référence au mur d’un célèbre réseau social, ne trompe pas : il n’est pas vraiment question de réputation en ligne dans ce roman bien plus grave, à la limite de l’enquête policière, et bien plus réussi que s’il avait balayé en surface l’adolescence. Cerise sur le gâteau, Gwladys Constant parvient à y introduire Madame de La Fayette et Molière, l’air de rien… J’ai beaucoup aimé (je vous laisse découvrir la clé).