Le nid

Fin de l’été, un chapeau s’envole et se pose sur un arbre. Deux oiseaux se rencontrent, s’aiment et s'en emparent pour y passer l’hiver. Au printemps, la nature s’éveille, les feuilles vert tendre comme les bourgeons apparaissent, les oiseaux chantent. Le soleil caresse le paysage de sa douce chaleur. Annonciateur de la saison des amours, l’été arrive. Les fleurs s'épanouissent et on voit apparaître un œuf dans le chapeau-nid. Les oiseaux le couvent de leur chaleur et amour durant l’automne. Les branches de l’arbre se dépouillent de leur feuillage et se dénudent pour accueillir les flocons de neige l’hiver d’après. Au printemps suivant, l’oisillon pointe enfin son bec !
 
Tel l’objectif d’un appareil photo braqué sur une cible précise, notre attention est dirigée vers un plan fixe. L’arbre. L’idée étant d’observer ce qui se passe autour de lui pendant les cycles des saisons. L’arbre donc, planté tel un décor, ne cesse de se métamorphoser. La faune, la lumière et les couleurs ne sont pas en reste, toutes suivent les pas de danse des saisons. Notez les deux moments cruciaux du récit. Lorsque l’œuf est sur le point d’éclore et que, de cette éclosion, jaillit un oisillon. Un zoom avant sur le sommet de l’arbre où se trouve exactement le chapeau-nid. Le format de chaque élément s’en trouve doublé. L’illustration, en pleine page. Le texte est momentanément balayé. Il ne réapparaît que pour annoncer la bonne nouvelle, l’oisillon est né. Le texte corroborant l’illustration nous renseigne sur la voix du narrateur qui n’est autre que celle de l’un des oiseaux. Chaque étape qui jalonne cette venue au monde est accompagnée du refrain : « il a suffi de ». Ce qui en constitue le fil narratif. Un leitmotiv rassurant sur lequel le lecteur peut s’appuyer pour évoluer dans la narration. La chronique d’une naissance dans un nid singulier, une histoire empreinte de tendresse contée à la manière d’une ritournelle.