Le Piège (Paul et Nadia, tome 1)

Simon et Caroline se réveillent dans la jungle tropicale, rebaptisés Paul et Nadia McNougal par une bande de mercenaires. Il semblerait que leur grand-père soit un richissime Britannique, qui les teste pour savoir lequel est digne d’être son héritier. A la jungle succèderont ainsi une pyramide égyptienne et un manoir écossais, tous truffés de pièges mortels. Nadia la pratique et Paul le cérébral se complètent et s’entraident, mais auront tout de même besoin de leur grand-mère pour les sauver. Pour toujours ?

Le rythme et la densité sont les deux caractéristiques principales de ce roman. Rythme, car un début in media res nous plonge dans une incessante cavalcade de dangers, vrai catalogue d’aventures possibles par environnement donné (la jungle offre ainsi les sables mouvants, puis le serpent géant, et enfin les piranhas…). Cette accumulation pousse l’ouvrage vers la parodie, d’autant plus que les références des deux héros à des romans d’aventures classiques ou à des films sont constantes (« Rappelez-vous tous les films que vous avez sans doute vus, à la télé ou au cinéma. Et puis, Les Cigares du pharaon, Le Mystère de la grande pyramide… », p. 104). La densité naît bien sûr des actions nombreuses, mais aussi de la verve du jeune narrateur, Paul/Simon. Fébrile, inquiet ou enthousiaste, il n’hésite pas à interpeller son lecteur : « Très, très chaud… Mais il vaut peut-être mieux que j’arrête de vus le signaler à chaque fois. Sinon, je vais être obligé de vous ne parler au moins trois fois par page. » (p. 28). Les personnages sont réussis, de caractère simple sans être schématiques, à égalité puisque chacun sauve l’autre ; l’idée du couple permet de s’identifier à celui que l’on préfère. Le premier roman jeunesse de Pablo Krantz, avec son intrigue unique et ses trois parties bien découpées, est accessible dès 10-11 ans et a tout pour séduire. Reste à espérer que le deuxième tome ne soit pas qu’une répétition du premier !