Le sentier aux pas

« Ils se demandaient pourquoi on les avait plantés là.
Ils se demandaient pourquoi.
Juste posés, juste laissés »
Un sentier qui démarre : un banc solitaire à l’entrée ; des planches dressées les unes à côté des autres dont les silhouettes se dessinent sur le sol ; un chat blanc assis, immobile qui observe.
Telle est l’entrée en matière de cet album qui invite à la déambulation et à la rêverie.
Ces morceaux d’arbres, plantés là, s’interrogent. Ils ne peuvent bouger ; ils ne peuvent que regarder les gens qui passent et qui ne les voient plus. Ils se sentent inutiles, inexistants. Jusqu’au jour où surgit une petite fille curieuse. La fillette a des yeux neufs. Elle s’approche des arbres, les scrute, caresse leur écorce. Plus tard, elle leur donne un nom à chacun, qu’elle dessine, tels des idéogrammes, sur des feuilles fixées sur leurs planches. Ces arbres ont retrouvé leurs feuilles et leur raison d’exister. On les voit à présent …
Cet album à l’italienne nous entraîne dans une histoire merveilleuse. Les enfants ont la capacité de voir ce que les adultes ne voient plus, trop occupés par leurs histoires d’adultes. La petite fille de l’histoire a gardé intact ce pouvoir, qu’elle exerce de manière inventive et tactile. L’idée est belle, les mots épurés savent dire la peine, la joie, l’ingratitude des hommes et le temps qui passe. Marcellin nous offre des images jouent avec la lumière et les ombres de belle façon.
Alors, n’hésitez pas à vous promener sur le Sentier aux pas et regardez, vraiment.