Le Zarbi des rails

Léo écrit des rédactions sanglantes et sombres qui réjouissent ses amis et désespèrent la professeur de français. Cela devient moins drôle quand Jennifer est retrouvée blessée près de la voie ferrée, dans les conditions exactes que Léo avait décrites dans son dernier devoir… Le jeune garçon se cache de peur d’être accusé, et essaye de comprendre, aidé de ses camarades.

L’écriture et le rythme narratif de ce petit roman policier sont maîtrisés, entre nombreux dialogues « jeunes » parfois un peu appuyés et courts moments de narration. Les rebondissements ne manquent pas, suffisamment crédibles, mais pour une fin un peu décevante, qui mélange mauvaise plaisanterie de gamin et coup de folie sous l’emprise de la panique. On en retiendra le goût pour les jeux dangereux de l’adolescence, fascinée par le morbide (voir, pour commencer, les rédactions de Léo). En effet, le roman flirte crûment avec la mort et le sang, pas très loin, y compris dans sa construction, d’un épisode de série télévisée. Certes, le thème de la mini-société secrète des enfants est peut-être un peu naïf ou facile, les policiers se mobilisent sans doute exagérément pour une affaire somme toute minime. Mais le plus réussi, et ce pour quoi on lira ce roman qui va plus loin qu’un simple succédané de Chair de Poule, c’est la transcription de la vie d’un collège, avec ses amourettes, ses disputes, sa hiérarchie. Le lecteur adulte replonge dans ses années scolaires, et apprécie sans doute plus le texte qu’un collégien lui-même.