Les amis de l'ours

« Emile est un ours aimable. Vraiment aimable. » La preuve c’est qu’il est végétarien, bien que ses congénères soient omnivores. La démonstration se fait à l’occasion de rencontres avec ses amis tous tentateurs. D’autres ours qui se lèchent les babines lui demandent : « N’as-tu pas envie d’un gros saumon ? Non, dit l’ours, le saumon est mon ami », et on le voit dans l’eau de la rivière caresser un saumon qui n’en attendait pas tant ! Il déclare ensuite qu’il préfère « plutôt manger un gros… champignon ». Ce schéma se répète plusieurs fois, des pruneaux plutôt qu’un crapaud, du cèleri et des noix plutôt qu’une souris et un chamois parce que tous les animaux sont ses amis. Ce plaidoyer pour le végétarisme appliqué à l’ours semble un peu simpliste mais Fanny Vaucher réussit à construire une chute amusante à l’encontre du chasseur qui ne peut pas être un ami. L’écriture simple dans sa construction narrative et rythmée par les jeux de rimes contribue à la clarté du message. L’illustration reprend le texte et accentue les mimiques des amis étonnés par cette transformation contre-nature. L’album plaide avec bonhomie pour ce mode de vie et peut, au-delà du plaisir de l’histoire, prêter à discussion.