Rebecca et Douglas ont approximativement localisé dans le désert du Xinjaing l’antique cité d’Ur-Can, qui cache le secret des gyrolabes et où ils pensent trouver leurs parents. Mais le temps presse, car les ennemis du Cercle du Savoir comptent bien utiliser le pouvoir des gyrolabes à leur profit. Aidés de leur amie l’aviatrice Liberty, Becca et Doug se lancent dans cette ultime aventure.
Au terme de rebondissements échevelés, entre autres des courses-poursuites dans des palais indiens, un voyage sur le dos d’un dirigeable, un crash d’avion enflammé, au prix aussi de la perte de nombre de leurs amis, les deux héros vont enfin rejoindre leurs parents. Cependant, comme le fait remarquer le narrateur externe, « [Doug] avait grandi d’au moins trente centimètres. Mais le changement tenait à autre chose aussi. Ils n’étaient plus les enfants que leurs parents avaient quittés quelques mois auparavant. » (p. 247). Ces quelques moments sentimentaux sont vite supplantés par l’action : il s’agit aussi de sauver le monde d’une effroyable tempête provoquée par l’interaction des gyrolabes… Le dernier tiers du roman est consacré aux combats dans Ur-Can, violents, longs, compliqués et qui noient peut-être un peu le devenir de chaque personnage. La résolution de l’énigme des hiéroglyphes-clés, qui traverse la trilogie, s’avère d’une simplicité désarmante (décevante ?). Si les pinailleurs comme moi trouvent à redire sur cette intrigue trépidante, ils resteront admiratifs devant les illustrations imaginées par l’auteur : dessins crayonnés de Doug, schémas techniques hyper-détaillés (et très inventifs), vieilles photos et fausses archives. On ne demande qu’à croire à l’histoire des MacKenzie, et on referme la dernière page un peu désolés de les quitter. Pour un excellent moment de détente dans la plus pure tradition du roman d’aventures feuilletonnesque, humour moderne en plus.

Sophie Pilaire