Les deux cailloux : un conte africain

Deux cailloux, un gros et un pas gros du tout, se chamaillent en permanence sous des prétextes futiles. Cela perturbe grandement le calme du marigot où vivent en paix les animaux de la brousse. Lassé de ces criailleries, le génie du marigot les dote de jambes. Ils iront ainsi se battre ailleurs. Etre grand ne signifie pas être vaillant : le petit, plus habile, tue six perdrix qu’ils mangent ensemble de bon appétit. Mais lorsque le gros caillou refuse de partager ses trois perdrix, le petit excédé lui saute dessus. Pour l’esquiver, le gros réveille le serpent-python qui, de frayeur, aplatit le crapaud-buffle sur lequel glisse l’éléphant qui heurte la vieille femme portant son bois… Petite cause grands effets, les péripéties s’enchainent tant et si bien qu’elles mettent en péril deux enfants du chef d’un village voisin.
Le conte est ainsi tricoté en utilisant les ressources du langage, répétitions, onomatopées, prise de parole ahurie de chaque animal ainsi troublé, tout concourt à l’intérêt du récit et au suspense, et alors… !!! Alors, le chasseur astucieux répare la blessure injuste du perroquet et sauve les enfants. Chacun se disculpant, on remonte l’histoire à l’envers jusqu’aux deux cailloux fautifs.

Quelques détails simples, comme les arbres à palabres, la case-cuisine de la vieille femme suffisent à installer le conte dans une Afrique mythique que construit graphiquement Cécile Gambini. Françoise Diep, l’auteure, maîtrise avec grande expertise les règles de l’oralité. Textes et images se répondent et jouent la comédie. Tout est bien qui finit bien, ce conte traditionnel a bien du charme…