Ce petit roman met en lumière, d’une manière un peu détournée, un pan de l’histoire suisse qui est bien souvent passé sous silence : les relations qu’entretenaient des Patriciens suisses avec des marchands français qui faisaient de la traite d’esclaves. En effet, l’intrigue se déroule sur les bords du lac de Neuchâtel au XVIII^e siècle et nous présente les efforts de Germaine de La Béroche, noble Suissesse de douze ans, et de Dame Catherine, sa gouvernante antillaise, pour aider Benjamin, un jeune esclave qui revendique sa liberté. La jeune fille va chercher de l’aide auprès de Fortunato de Felice, alors en train d’éditer et imprimer l’Encyclopédie d’Yverdon, contenant de nombreux articles décriant l’esclavage. Grâce à ses relations, l’éditeur va réussir à libérer Benjamin de ses affreux maîtres, les Panckoucke.

L’intrigue du livre nous fait ainsi découvrir, ou redécouvrir, les éminentes figures de l’histoire suisse que sont Fortunato de Felice (1723-1789) et Albert de Haller (1708-1777), ainsi que leur rival historique, et éditeur de l’Encyclopédie de Diderot, Charles-Joseph Panckoucke (1736-1798), ici par l’intermédiaire de son neveu fictif Aristide.

Le mélange d’éléments fictifs et historiques donne une bonne dynamique au récit et permet d’aborder des sujets sérieux sans être pédant ou ennuyeux. Les questions de l’esclavage, du racisme et du métissage sont traitées de manière appropriée pour les enfants dès 9 ans, et ce petit roman peut être une bonne porte d’entrée vers des réflexions sur ces différents thèmes.

Annaëlle Zollinger

Présentation par l'éditeur

Juin 1776 : Germaine, jeune noble du domaine de La Béroche, sur les bords du lac de Neuchâtel, découvre Benjamin, un jeune esclave qui vient de fuir ses maîtres, en visite en Suisse. Avec l'aide de sa gouvernante antillaise, elle va aider à cacher le jeune garçon chez Fortunato de Felice, l'éditeur de l'encyclopédie d'Yverdon. Par ses contacts, cet éditeur va tout faire pour libérer Benjamin du joug de ses maître.