Les incorrigibles enfants de la famille Asthon (T. 2). En route pour Londres !

Penelope Lumley s’impatiente : elle va pouvoir emmener ses trois élèves – Alexandre, Beowulf et Cassiopée – à Londres ! Lady Ashton a convaincu son mari de louer une magnifique maison de ville dans la capitale. Le voyage promet d’être particulièrement instructif, grâce au guide envoyé par la directrice de l’ancienne école de Penelope. Evidemment, il faudra concentrer l’énergie des « trois incorrigibles », enfants trouvés dans les bois, élevés comme des loups. Mais qu’importe, Penelope fait montre d’un « suroptimisme aigu » ! A peine arrivée rencontre-t-elle un charmant jeune homme qui l’aide à se guider : il deviendra un ami fiable. Mais elle doit aussi se montrer méfiante : tout se passe comme si, encore une fois, quelqu’un voulait conduire les incorrigibles à la faute de convenance… Pourquoi ? Quelques éléments du mystère qui plane autour des enfants vont se lever.

L’histoire en elle-même est passionnante : la vie quotidienne et mouvementée d’enfants plus qu’attachants, venus d’on ne sait où, récupérés par un très riche propriétaire terrien. Leurs instincts surdéveloppés et leur vive intelligence servent d’ailleurs bien Penelope Lumley, jeune fille (elle a quinze ans) raisonnable et très proche de ses petits protégés qu’elle sent menacés. Dans ce deuxième tome, nous apprenons aussi à connaître davantage de personnages, notamment les domestiques des Ashton, au caractère bien trempé et souvent généreux. Le Londres victorien se déroule sous nos yeux, dans son faste, sa misère et ses coulisses : soupe populaire, théâtre…

Au-delà de ces éléments qui rendent le livre déjà très accrocheur, il y a l’écriture de Maryrose Wood : narrateur externe au passé, digressions (mais pas trop) pour comparer les situations du XIXème siècle avec notre présent, humour volontiers pince-sans-rire, réactions à la fois bienséantes et impulsives de l’adorable Penelope dans la tête de laquelle nous nous glissons régulièrement, etc. A la fois naturel et très élaboré (très anglais ?), sachant prendre son temps pour faire avancer l’intrigue qui promet d’être complexe à l’idéale vitesse, le style ravit le lecteur, rendant ces incorrigibles enfants indispensables !