Les socquettes blanches

Elles s'appellent toutes Thérèse, elles ont des cheveux longs et des jupes à mi-mollet, elles prient tous les soirs : ce sont les membres du groupe « des Socquettes blanches ». Chaque jeudi, elles se retrouvent dans le jardin du presbytère, pour jouer à la maman. Sur le terrain vague en face de la gare, crèche la bande « des Chats crevés » dirigée par Tatave. Leurs jeux préférés ? Jouer à la guerre et attaquer les « Socquettes blanches », ces « filles à rupins, pimbêches et culs bénis ». Mais face au bulldozer qui menace de supprimer leurs terrains de jeu respectifs, les bandes rivales vont s'allier pour déclarer la guerre au promoteur immobilier. Et c'est Charles de Gaulle, en personne, qui pose son véto.

Le décor est planté à Paris dans les années 50. L'histoire est contée en alternance par Thérèse et Tatave, avec un langage adapté pour chacun. On se délecte de la gouaille « des Chats crevés » plus savoureuse et drôle que le vocabulaire châtié et un brin coincé « des Socquettes blanches ». Les illustrations délicieusement rétro, où bérets basques et DS sont de rigueur, recréent avec brio l'ambiance des enfants de la rue, façon Guerre des boutons. Désormais, les deux bandes n'en forment qu'une baptisée « Socquettes crevées » ou « Chats blancs », c'est selon… Mais depuis que la guerre est finie, tout le monde « s'ennuie sévère ». Bonne nouvelle : plein de morveux traînent dans le square, « les Boulons rouillés » on les appelle… Un album qui incite à laisser tomber son iphone pour aller jouer dans la rue.