En préface, un professeur d'université (caution culturelle oblige) annonce que le livre veut dépasser les clichés des manuels scolaires, oublier l'autosatisfaction de 1789 et ne pas occulter l'évolution de l'identité de la France. Que d'ambition ! Il n'y a pas de sommaire, mais le livre se découpe classiquement en : Antiquité, Moyen-Age, Renaissance, Du Grand Siècle au Siècle des Lumières, La Révolution Française, XIXème siècle, XXème siècle. D'emblée, on note que la Révolution Française occupe un nombre important de pages, et qu'elle est bien préparée par le Siècle des Lumières… Voyons le contenu. Une grande frise - on peadaptées au style de l'époque couvre les deux tiers supérieurs de chaque page. Le texte est daté à l'année près. Les grands événements sont expliqués simplement, schématiquement, diront certains, mais c'est la gageure de l'ouvrage que de balayer près de 3000 ans d'histoire. Des anecdotes amusantes le ponctuent : on apprend ainsi que Charles IX était appelé « le roi morveux » car il avait pleuré d'émotion le jour de son sacre... Le ton est volontairement léger (de grands personnages historiques deviennent des « dingues de la dague », p. 48) et complice (« Vous suivez ? C'est ça le Moyen-Age », p. 49). Les épisodes dramatiques ne sont pas éludés, Seconde Guerre Mondiale en tête, mais les explications fonctionnent toujours sur les références d'un enfant de 9/10 ans. Les images sont le véritable atout qui distingue l'ouvrage : Maurice Pommier dessine toujours aussi divinement, il a su rendre son imagerie vivante, drôle parfois (Louis XV en garçonnet glouton, p. 81), signifiante (voir l'entre-deux-guerres du XXème siècle, pas évoqué dans le texte en tant que telle mais matérialisé entre deux éclairs, p. 122-123). La fin ouvre rapidement sur l’immigration et les apports étrangers qui ont fait et font encore la France : du consensuel complet et efficace…

Sophie Pilaire