L'homme qui voulait voir les anges ou la conférence des poissons

La lente approche du conte dresse le portrait de la ville de Zambara la douce, entre Orient et Occident. Dans cette ville pleine d’artisans et de commerçants, menée par un autocrate qui veut tout voir et tout savoir, travaille Bilal le tisserand. Il partage l’amour des livres et de la connaissance avec son fils Farshad. A la mort du père, le petit reçoit la meilleure éducation d’astronomie, de mathématiques et de poésie et rêve de voler, entre oiseaux du réel et anges de l’idéal. Cette prétention n’est pas acceptable pour une autorité qui veut tout voir, tout savoir, tout maîtriser. Il faut donc contrer ce projet, lui envoyer un ange séducteur. C’est la belle et séduisante Sylène qui doit le ramener à la raison et au palais. Sylène, amoureuse de Farshad, révèle le mensonge. Déchirés, Sylène dans la forêt interdite, Farshad au bord de l’eau, à l’écoute des poissons, chacun va son chemin avant leur réunion finale…

On reconnaît dans ce long récit une diversité et une multiplicité de thèmes qui l’apparentent à de nombreux contes initiatiques. L’enregistrement, tout comme la version écrite et illustrée, alterne des moments très réussis où l’écriture, le souffle, la magie opèrent, et d’autres moins convaincants. L’illustration et le mode de présentation du texte isolent des éléments marquants, véritable aide à la lecture bienvenue. La musique un peu trop discrète n’apporte pas les mêmes respirations. La captation sonore n’ajoute pas grand-chose au texte et c’est un peu dommage. Une approche possible des mythologies orientales et occidentales qui ne privera pas d’aller lire les mythes fondateurs originaux.