Loin de la ville en flammes

Par sympathie pour Karl qui lui rappelle son frère Karli, Lizzie, hôte d'une maison de retraite, raconte sa jeunesse à Dresde sous les bombes. Au moment de l'histoire, Elizabeth a 16 ans, son père est soldat, sa mère travaille au zoo, attachée plus particulièrement aux soins d'une jeune éléphante, malicieusement nommée Marlène. Les directives du zoo sont claires : les animaux seront abattus lors de l'attaque finale. La mère de Lizzie ne supporte pas cette idée et obtient l'autorisation de garder Marlène près d'elle. Par un heureux concours de circonstances, la mère et les deux enfants partent à la recherche de Marlène lors d'un bombardement. Dans l'impossibilité de rejoindre leur maison, le quatuor prend la route pour rejoindre la ferme de leurs oncle et tante où ils espérent trouver le gîte et le couvert. La ferme est vide, désertée, un aviateur canado-suisse, Peter, y a trouvé refuge. Après bien des réticences, la mère accepte de poursuivre le voyage avec Peter, un "ennemi", en direction des lignes américaines puisqu'elle fuit avec ses enfants l'avancée russe. Au cours du voyage, Marlène leur est d'un précieux secours, elle fédère autour d'elle les énergies, les sympathies et lèvent les doutes que suscite cette étrange équipe. L'humanisme de Mickael Mopurgo s'exprime dans ce roman, quelques personnages bien dessinés, quelques épisodes dramatiques au profit d'une morale réaffirmée ici : la guerre ne connaît pas de vainqueurs, tout juste des malheureux perdus dans une tourmente. L'animal sert de révélateur aux sentiments individuels les meilleurs et entraîne les uns et les autres au-delà de leurs difficultés. Mickael Foreman prête son talent à cette vision positive et les illustrations focalisent les événements importants. Un roman classique au propos généreux.