L'ombre d'un père

Gary habite à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande. Ce jeune homme à la dérive vit seul avec sa mère qui refuse catégoriquement de lui parler de son père. Toutes les tentatives allant dans ce sens virent au psychodrame. Pour atténuer son mal-être et calmer sa colère, l'adolescent fume des joints au quotidien. Un soir, dans un bar, il fait la connaissance de Lilas, une jeune femme venue de France exprès pour lui parler de sa famille. Mais en rentrant chez lui cette nuit-là, il tombe sur le corps de Lilas gisant au sol. Pris de panique, il s'enfuit sans prendre le temps d'appeler les secours. Rongé par les remords, Gary rend visite à la victime, plongée dans le coma. Dans le même temps, le jeune homme apprend que William, un très bon ami, a frappé Talia. Ce dernier pourrait-il être l'auteur de l'agression sur Lilas ? Sortie de son coma, la jeune femme s'entretient avec Gary et lève le voile sur le secret de sa filiation.

Le héros de ce récit est révolté et en colère contre sa mère, et on le comprend. La situation entre eux est figée par l'incapacité de réagir de cette femme, emmurée dans son silence. Son fils essaie de lever l'omerta familiale à plusieurs reprises, sans résultat. Ce jeune adulte se retrouve seul face à un mur qu'il a juste envie de démolir. Lilas représente un échappatoire, et son unique espoir de découvrir une partie de ses racines. Mais son délit de fuite n'arrange pas les choses. A ce moment-là, Gary est placé devant un choix : réagir et faire face à ses actes ou continuer à regarder le fil de sa vie se dérouler en restant spectateur. L'exercice n'est pas aisé, mais il parvient par petites touches à reprendre les rênes de son existence.
Florence Cadier exprime les émotions violentes de son héros par de courtes phrases, sortes de coups de poing très bien sentis. On ne sort pas indemne de cette lecture, très représentative des angoisses adolescentes.