L’Or du rein

Tania est pigiste dans le sud de la France. Elle enquête sur une clinique soupçonnée de trafic d’organes. Bien vite, cela devient dangereux : un témoin est tué, Tania est blessée et son fils enlevé. Mais la jeune journaliste ne se décourage pas : elle écrira son article et le fera publier.

Gérard Lapagesse a une plume bien à lui, acerbe et enlevée. A travers un narrateur externe, il ne se prive pas de réflexions bien senties sur la politique, l’économie, la société… Un petit exemple à propos des 4x4 : « la France n’ayant qu’une petite longueur de retard sur les conneries des Ricains (et des routes notoirement moins larges), […]. » (p. 86). Tout le roman se déroule sur ce ton, parfaitement en cohérence avec l’intrigue qui dénonce le vol du rein d’un petit garçon immigré pour sauver un vieil homme d’affaires. On ne s’attache pas trop aux personnages principaux – Tania et son ami Barjac, peintre plus ou moins raté –, peut-être parce qu’ils n’ont pas une psychologie très développée. Mais leur tempérament décidé et ancré dans l’action porte bien le roman, rythmé et sans temps morts. Le trafic d’organes est un sujet difficile, encore trop méconnu, traité ici sur un mode policier pas forcément original mais plein d’humour, à la façon d’un roman du Poulpe chez Baleine (maison qui a d’ailleurs édité Gérard Lapagesse). Pour collégiens, ou plus sûrement lycéens.