Lumen

Petit génie du latin, Nora accompagne son meilleur ami Chris et son amoureux Max dans la traduction inédite de manuscrits du XVIème siècle, demandée par son professeur. Elle est chargée de la correspondance d’Elizabeth, fille adoptive d’un alchimiste. Nora se plonge dans les tourments de la jeune fille, qui a du assumer seule la responsabilité de sa famille à la cour de Prague. A la mort de son père, Elizabeth a été confrontée à des pressions lui imposant de reconstituer le Lumen Dei, sorte de machine complexe prétendant unir l’humain et le divin. Au fur et à mesure de la traduction, des dangers bien actuels cernent les jeunes gens : leur professeur est agressé, puis Chris est assassiné, et Max disparaît. Nora, Adrianne, la petite amie de Chris, et Eli, le mystérieux cousin du jeune homme, se débrouillent pour partir à Prague à la recherche de Max, et, peut-être, du Lumen Dei...

Présenté comme un Da Vinci Code pour adolescents, Lumen en a les caractéristiques, mais, fait appréciable, ne prétend pas réécrire la Bible. Il se cantonne au roman d’aventures, d’espionnage, d’ésotérisme, en marge des grandes questions, ce qui lui permet de s’épanouir sans (trop de) digressions constantes. Le déroulement s’effectue sans surprises réelles dans ce genre d’ouvrages, en rebondissements et retournements de situations complexes qui amènent immanquablement au Lumen Dei – dont la vraie nature reste toujours floue, d’ailleurs. Tout ou presque se situe dans l’écriture, travaillée avec une maîtrise certaine. La narratrice Nora organise des effets d’attente sur ce qui se passe dans son présent, interrompt son récit avec des extraits des lettres d’Elizabeth, ne sait pas plus d’éléments que le lecteur qui découvre avec elle… Si l’on oublie de s’attacher aux personnages, adolescents « intellos » pourtant atypiques, on ne peut qu’apprécier la façon d’être littéralement promené à travers les lieux et les époques. Touffu mais prenant, donc.