Luna Circus : Un cheval dans la nuit

Orpheline, Luna vit avec le cirque de son oncle. Son meilleur compagnon est le poney Vagabond. Quand il disparaît, Luna refuse d’aller plus loin, ne pouvant croire la police qui accuse un bohémien – un homme du voyage, comme elle -. De nuit, dans une ville industrielle polluée, elle part à la recherche de Vagabond…
Luna Circus sera « une trilogie écologique, romanesque et palpitante ! » (quatrième de couverture). Hubert Abraham, de son vrai nom Hubert Haddad, auteur adultes, ne tient pas complètement ses promesses. Le récit, avec un narrateur externe un peu fade, ne devient mystérieux, palpitant, que parce qu’invraisemblable : comment peut-on imaginer un père gardien d’usine qui kidnappe un poney pour consoler sa fille du départ de la mère ? Aucun indice ne permet au lecteur de s’approcher de cette résolution, bien décevante. Le volet écologique n’est pas plus abouti, avec une usine comme collée sur l’intrigue, et dont le principal rôle est alors de dispenser une fumée brumeuse propice aux disparitions. Les personnages sont esquissés, ce qui fonctionne parfaitement pour la galerie des gens du cirque, moins pour Luna, héroïne-type sans trop d’originalité. Reste alors l’aspect poétique, littéraire de l’ouvrage. Que ce soit dans l’atmosphère foraine, l’amitié avec le cheval, la présence de l’énigmatique guide de Luna, Hubert Abraham-Haddad montre une finesse qui détonne par rapport à l’histoire soit simplette, soit trop abstraite pour les enfants auxquels elle s’adresse. Les belles illustrations noir et blanc de Marcelino Truong contribuaient encore à cette touche de légèreté, mal utilisée. Attendons la suite…