Ma famille normale (T. 2). Ma famille normale contre les yétis

Après la Bretagne, les Alpes : la famille de Van Zan espère se reposer de ses âpres combats contre les zombies (voir tome 1) en s'installant dans les environs de Chambéry. Mais la petite dernière, Louve, a bel et bien été mordue, et elle commence à contaminer la région dès son premier jour de maternelle. Il faut repartir dans une bataille sanglante : le dessinateur du roman, (tonton) Yann, n'hésite pas à mouiller la chemise dans une belle mise en abyme (comme il est précisé). Et voilà que les habitants des Hautes Alpes s'invitent : les yétis ont aussi été zombifiés... Hachés menus par les griffes de Van Zan transformé en ours / le tank de Yann / la nitroglycérine à base de jus d'orange de Théopaïle, ils n'en arrivent pas moins à toucher la famille en son cœur. Chut, la fratrie tonitruante n'a pas dit son dernier mot...

Dessins cra-cra inventifs avec l'introduction de gravures dont le dessinateur explique en postface ne plus pouvoir les supporter, écriture sous forme de récit (c'est la grande sœur Madoloup qui raconte) ou de bulles façon bande dessinée survoltée, histoire folle qui pulvérise les règles de la compréhension linéaire et les attentes du roman d'horreur, Ma famille normale contre les yétis est la digne suite de Ma famille normale contre les zombies. L'auteur (pas si fou que ça) a la bonne idée de raccrocher les deux phénomènes, zombies et yétis, pour un cocktail explosif à hurler de rire. On regrettera cependant que le thème pur des yétis, novateur, c'est vrai, en littérature jeunesse, ne soit pas davantage exploité à un moment ou un autre : liens physiques et psychologiques avec l'homme, etc. Ici, les abominables hommes des neiges ne pipent pas un mot et ont juste le temps de se faire massacrer, dommage... A part ça, le roman se lit très vite dans une bonne humeur totale, assume ses choix de violence ou autres – l'épilogue du tome 2 est présenté sans complexes comme le prologue probable du tome 3 –, et surtout ne se prend pas la tête sans oublier d'en avoir une.