Ma meilleure amie a une meilleure amie

Nat est la copine de Mimi, la Mimi très fashion qui vit dans un duplex. Elles font tout ensemble, de la peinture au coca jusqu’aux soirées pyjama. Arrive Angèle dans le petit groupe. Pendant que Nat est malade, Mimi et Angèle se rapprochent. Nat souffre à son retour, les parents tentent d’intervenir mais « les sentiments, on ne peut pas les contrôler ». Heureusement, une classe de mer va arranger bien des douleurs. Et en créer d’autres : au-delà de l’amitié entre filles, il y a les garçons !

Sujet(s) rebattu(s), situations scolaires mille fois vécues, Dominique Souton ne choisit pas la facilité. Mais c’est compter sans son sens aigu de l’observation enfantine, sans sa façon parfois sidérante de penser comme une pré-adolescente : « Jonas sait faire pas mal de choses, il sait faire du patin à roulettes avec ses baskets, elles ont des roues dessous, et il sait comment embrasser. Angèle me l’a dit, elle sortait avec Jonas avant. Je suis impatiente de le voir faire du patin. » (la narratrice Nat à propos de son futur nouveau petit ami, p. 103).
Tout est dans le détail chez ces jeunes filles qui s’habillent avec des vestes à clous et pleurent pour la mort de leur poisson rouge. Criantes de vérité, elles sont autant ancrées dans leur temps que symptomatiques d’un universel des 10-12 ans, bouleversé entre enfance, adolescence, confidences et grandes envolées. Avec les illustrations à la va-vite de Pascal Lemaître, le livre glisse d’anecdote en expérience, composant in fine un portrait dynamique de cet âge pas si tendre.