Mademoiselle Scaramouche

A la mort de son père en duel, le monde de Zinia s’effondre : elle serait une enfant adoptée, la fille d’un chevalier condamné pour régicide ! Elle décide de mener l’enquête, soutenue par une troupe de théâtre dans laquelle elle s’enrôle. Elle découvre que son père biologique a en fait été victime des manipulations d’un cousin, marquis prêt à tout pour récupérer une ancestrale recette d’alchimiste, le secret des Quatre Soleils. Zinia décide de le dénoncer auprès du roi Louis XIV.
Mademoiselle Scaramouche, ce sont pas loin de 400 pages d’action sans temps morts, en tambours et trompettes, qui permettent de traverser le XVII^e siècle dans ses aspects les plus divers. De rencontre en rencontre, l’héroïne Zinia côtoie le monde des saltimbanques, des brigands et des miséreux, des fous dans les hospices, de la cour versaillaise, jusqu’à un mélange des genres où elle sauve le Roi Soleil habillé en paysan… Après des épisodes de rebonds d’un indice à l’autre, le roman vire le temps d’un récit enchâssé au Da Vinci Code, avant de repartir vers l’aventure à consonance fantastique. On suit plusieurs histoires en parallèle, qui se rejoignent dans un final quelque peu hallucinant, enthousiasmant. La langue du narrateur externe se révèle riche pour ne pas dire soutenue, le contexte historique très documenté ne concède que peu d’explications, mais le caractère enlevé de l’intrigue, la consistance des personnages poussent inéluctablement à une lecture dévorante ! A rapprocher d’une Sovay de Celia Rees (Seuil, 2010), Zinia fonce, joue, se bat, aime, venge : une boule de vie qui détonne au temps de Molière, passionne aujourd’hui. Qui aime le roman historique, jeune ou moins jeune, est assuré de passer un excellent moment en compagnie de la jeune fille et ses amis comédiens.