Mary-Lou

Il y a trois ans, juste après avoir appris que son père trompait sa mère, Mary-Lou est tombée du haut d’un arbre et a perdu l’usage de ses jambes. Adam, jeune voisin, se souvient encore de ce bel été et se demande ce qu’est devenue son amie jamais revue. Un jour, par hasard, il la croise sur le chemin de sa chorale. Il l’invite à venir partager avec lui quelques jours dans la maison de vacances de son père, au bord du lac. La jeune fille choisit de ne pas éviter ce retour aux sources, tout en sachant combien il lui sera difficile. Le récit est assumé par Adam, jeune homme solide et patient, fin observateur de la nature (il dessine) comme de la nature humaine. Très vite, il perce à jour les failles de Mary-Lou, qu’elle cherche évidemment à cacher. La jeune fille se ment à elle-même en prétendant n’avoir aucun avenir, et tout l’enjeu pour son compagnon va être de lui prouver le contraire. Une petite routine s’installe entre les deux héros, faite d’un quotidien estival tout simple et de querelles intenses. Le rythme lent ne s’accélère qu’aux souvenirs évoqués par Adam – même si, intelligemment, il va vite ne plus chercher à savoir si l’accident de Mary-Lou en était un ou pas. La jeune fille semble sortir peu à peu de sa chrysalide, et on devine, que, de rechutes en efforts, elle finira par dompter son handicap. L’écriture est délicate, la psychologie des deux personnages se comprend finement à l’aune de leurs comportements... Le sujet n’est pas gai, mais traité, comme toujours avec Stefan Casta, sans faux-fuyants et en profondeur. Le fait de ne pas placer immédiatement Mary-Lou au cœur de l’histoire – on ne devine ce qu’elle pense qu’à travers Adam – donne un relief supplémentaire au roman, indirect mais au fond très empathique.