Merci papa

Après Merci Maman, Merci Papa énonce en quarante-cinq phrases toutes les bonnes raisons qu’un enfant a de remercier son père.
L’écriture alerte est rimée. L’anaphore Merci Papa attaque chaque situation. L’auteure passe en revue tous les jeux possibles et tous les apprentissages, au risque d’un effet « catalogue ». En effet, Elisabeth Brami égrène des petits faits cocasses ou plus sérieux qui susciteront des échos chez chaque lecteur, père, ou fils / fille.

Le texte dense décrypte un très large spectre de questions. Certaines futiles, comme faire du bruit avec des spaghettis ou jouer au pingouin sur ses pieds ; certaines graves, comme la dernière où sont évoquées la séparation des parents et la mort du père. Ce grand écart entre grave et gai donne toute sa saveur et son épaisseur à ces remerciements. Dans les situations présentées, on lit aussi les tensions familiales : ce que fait papa et qui ne plaît pas à maman ou entre frère et sœur, pour donner à chacun sa place. L’illustration d’Adèle Garreau accentue le comique. Le père est caricaturé en pantoufles ou baskets, l’air heureux, plus grand mais toujours en second plan par rapport aux enfants.

Ce petit livre qui donne la parole à l’enfant est aussi un manuel de bonne conduite à l’usage des pères. Comprendre le rôle de chacun, envisager ce qui est interdit ou non, peut aider petits et grands et libérer la parole.