Merlin Zinzin (T. 1). Un grimoire pour Merlin

Dans le village de Brocéliande, Merlin rêve de devenir enchanteur et vole un grimoire à son père. La sorcière Morphage le repère…
Un simple extrait donnera le ton de ce petit roman réjouissant : « Les enfants contournent le luxueux manoir des parents d’Arthur et de Guenièvre, puis ils remontent la ruelle qui conduit à la forge du père de Lancelot et bifurquent à droite, en direction du magasin de Monsieur et Madame Camelot. » (p. 79). L’intrigue en elle-même est basique : une méchante sorcière qui se transforme, un félin géant qui poursuit les héros et une fin heureuse. L’histoire vaut essentiellement pour son constant humour au second degré. La geste d’Arthur et de la Table Ronde est complètement détournée dans une optique moqueuse et comique, toutefois sans lourdeur. Les personnages sont encore des enfants ; ils possèdent en puissance, mais inversée, tous les attributs que la légende leur donne : bravoure de Lancelot dont l’épée est en bois, sagesse de Viviane qui en a plus qu’assez d’attendre le retour de sa mère Morgane, délicatesse de Guenièvre collant Lancelot, etc. Arthur et Merlin sont particulièrement réussis, l’un froussard qui laisse partir Guenièvre, l’autre cafouillant dans ses formules magiques. Le roman fonctionne sur le développement de ces caractères typés, et les regarder évoluer par le biais d’un narrateur externe est excessivement drôle. Mais peu importe au fond qu’on ait le recul de la lecture savante : les illustrations de Stan et Vince suffisent à déclencher le rire… Ne pas oublier les pages de garde !