Récupéré par les Césars et leur maître Jove, Meto intègre une unité d’élite chargée de missions sur le continent, parmi « le monde ». Le garçon a donc enfin accès aux informations qu’il voulait. Bien que déconcertantes, celles-ci ne lui font pas perdre de vue son objectif premier de libération de tous les habitants de l’île.
Nous ne sommes plus ici dans la création d’une atmosphère glaciale et tyrannique, mais dans la compréhension d’un monde clos destiné à mourir. Ce dernier tome reste magistral dans sa façon de dévoiler des mystères précédemment développés et d’aboutir à un nouvel ordre de vie (certes convenu). Le narrateur Meto et ses gardiens ne cessent de jouer au chat et à la souris : les uns choisissent de satisfaire pour mieux contrôler, l’autre fait semblant d’obéir, et ce en préparant sa révolte au grand jour, sous le nez même des premiers ! Le lecteur rebondit à chaque avancée de cette sorte de danse, craignant toujours de la voir s’écrouler. Données au fur et à mesure du récit sous la forme de dossiers, de lettres découvertes, les réponses aux questions du héros maintiennent elles aussi l’attention : réponses d’ordre général – nous sommes dans l’uchronie d’un monde dévasté – et plus personnelles avec une famille qui n’avait au fond pas rejeté son fils aîné… Médiateur né, ami loyal, surdoué un brin utopiste, le réservé Meto trouvera encore le temps de vivre son adolescence et de tomber amoureux. Impossible de davantage résumer tant le roman est dense, pensé dans ses moindres détails, ramassé autour d’un propos tout en prenant le temps de détours habiles… Une construction quasi musicale qui sait nous faire passer par toute la gamme des émotions !

Sophie Pilaire