Assis sur une chaise, au milieu d’un nuage vert, en plein rêve sans doute, on voit bien qu’il dort, le meunier. Ou plutôt qu’il dormait parce que le facteur qui arrive à vélo et à grande vitesse au point d’en perdre son courrier, le réveille. Le panorama se rétrécit et le moulin, très classique avec ses ailes voilées apparaît. Le décor est planté : une chaise, un moulin, une boîte à lettres forment l’arrière-plan d’un petit théâtre où va se dérouler la comédie entre un meunier qui aimerait pouvoir dormir et des fâcheux qui vont l’en empêcher.

Alors que le facteur ramasse les lettres éparpillées, arrivent dans le champ de la page, un randonneur et sa carte ; une fillette et ses chiens ; un fermier et ses vaches. Le meunier proteste, tempête : « partez, je dors », « de l’air, à la fin ! », mais cela n’y fait rien. Le cadre se remplit de personnages, d’autres touristes, les chiens s’échappent et même, portée par le vent, surgit une montgolfière.

Cet envahissement joyeux contrarie le meunier. Qui sème le vent, récolte la tempête et pour retrouver le calme, le meunier enclenche son moulin, le vent ainsi généré chasse tout le monde, même les vaches s’envolent !

A prendre au pied de la lettre les mots et expressions voilà ce qui arrive. Mathilde Brosset nous a entraîné avec bonne humeur dans son délire, la comptine est revivifiée, le petit théâtre peut se refermer, on s’est bien amusé.

Danielle Bertrand