Mimi et le dragon des montagnes

Dans une région isolée de montagne, sévissait un dragon : tempêtes, avalanches, intempéries diverses partaient forcément du château, un peu plus haut que le village, et dans lequel habitait le monstre. Enfin, c’est ce que tout le monde croyait. Un beau matin, la jeune Mimi trouve un bébé dragon dans la réserve de sa maison. Elle le nourrit, elle le cache, il ronronne et fredonne. Mimi décide de ne pas assister à la messe de Noël et d’aller rendre le dragonnet à sa maman, au château. Là, elle se rend compte que le dragon n’y est pour rien dans les calamités qui s’abattent sur le village. Au contraire, alors qu’une avalanche vient de recouvrir les habitations, le dragon, avec Mimi et le bébé sur son dos, va souffler du feu afin de faire fondre la neige et sauver les habitants. A partir de ce jour, et à chaque Noël, on a fêté les dragons en musique et en chansons.

C’est Michel qui raconte l’histoire : il s’agit d’un villageois sélectionné, à qui on demande de faire court pour une fois, et qui porte opportunément le même prénom que l’auteur… En artiste consommé, monsieur Morpurgo parvient à faire de l’humour avant même que le récit commence, l’enchâssant par ailleurs dans une tradition dont on va donc nous expliquer l’origine. Cette légende est belle, dramatique comme il se doit, très (trop ?) simple aussi dans son déroulé. Elle nous parle de préjugés malheureux, des apparences qu’il faut dépasser. Mimi symbolise l’innocence et partant la vérité, tout comme le bébé dragon grand amateur de musique. La toute fin est particulièrement rêveuse : Michel n’a jamais vu les dragons, mais il sait qu’ils sont là, et cela suffit amplement… Un petit livre carré soigné, aux illustrations en mouvements et en couleurs qui savent donner vie aux mots.