Mini-Lapin aide sa maman

La couverture de Mini-Lapin aide sa maman nous montre ce dernier, les oreilles noires dressées sur la tête, se pressant en direction d’une ville aux maisons multicolores. Le titre violet et bleu se détache habilement sur le fond blanc de la montagne qui surplombe le petit lapin, l’œil rond et réjoui de rendre service à sa maman. Effectivement, aujourd’hui, elle a accepté de lui confier une tâche délicate suite à ses supplications : poster une lettre « très importante » avant 17 heures le jour même. Le lapereau, sérieux, prépare donc un attirail à la hauteur de sa mission. Il réunit ainsi un gâteau, un bâton et de la pâte gluante dans son sac-à-dos orange qu’il endosse avant de quitter la maison sous le regard étonné de Maman-Lapin qui se demande s’il a « VRAIMENT besoin de tout ça ? ». Il est 13 heures et la ville avec la boîte postale se trouve à cinq kilomètres. Mini-Lapin s’engage donc sereinement sur le chemin. Cependant, son trajet est semé d’embûches et le précieux courrier sera tour à tour tâché, mouillé, repêché, perdu, transpercé et englué. Dans ces conditions, la lettre pourra-t-elle être postée ? Et même si c’est le cas, sera-t-elle encore lisible pour sa destinatrice ?

Après nous avoir amusés en 2019 dans Mini-Lapin n'a peur de rien ! en préparant un gâteau aux framboises, Mini-Lapin est de retour en 2020 avec la délicate mission de poster une lettre. Toujours aussi tendre et naïf, il évolue dans un monde très coloré où se mélangent à la fois les violets, roses et bleus ainsi que d’autres couleurs à la fois très fortes et saturées. Les paroles de notre (anti-)héros, apparaissant parfois en majuscule, appuient ses dires et montrent le sérieux de sa motivation et l’importance de la tâche confiée : « J’ai une lettre très importante à poster », « Elle est très importante ». Mini-Lapin, appliqué de tout son cœur à sa tâche, répète à chacune des pages à quel point sa lettre est « très importante ». Ces accentuations typographiques nous incitent à adopter une lecture à voix haute qui rend l’histoire d’autant plus vivante. Ce refrain et les variations de la structure des bulles narratives rythment agréablement l’histoire, nous nous croirions presque dans un dessin animé tant la narration est fluide et sympathique ! En outre, l’auteur et illustrateur britannique, John Bond, use à souhait dans cet album du comique de situation où les conjonctions d’évènements mènent irrémédiablement le lapereau à la catastrophe. Heureusement, ce dernier sait faire preuve d’imagination pour s’en sortir à chaque fois, ou presque…