N.I.H.I.L : le tourbillon du temps

NIHIL (rien en latin…) est un ensemble d’îles qui mènent une guerre ancestrale entre celles du nord et celles du sud. Autour d’elles, rien, justement. Le lecteur découvre quelques jeunes héros, sautant de chapitre en chapitre pour les suivre en parallèle. Aanj, peut-être fille de roi, cherche d’abord son frère. Grethe navigue sur la mer avec son père. Askold et Jeremias sont en prison et attendent la torture abominable de « l’aigle de sang ». Rosie qui a le don d’ubiquité joue le rôle d’intermédiaire dès qu'elle peut. La lecture linéaire est plutôt simple tant que les histoires des personnages ne se croisent pas...

Mais des liens se tissent peu à peu dans une toile d’araignée complètement maîtrisée par l’auteur. Et le temps se déconstruit pour mieux se reformer… Le « point zéro » au milieu des flots, qui par ailleurs communique avec notre monde, est la clé de NIHIL. Au fil du passé et du présent, l’avenir sera-t-il à la paix entre les îles ? L’ouvrage à la composition virtuose est une nouvelle démonstration du talent littéraire de l’auteur. En des phrases simples imprégnées d’un amour de la nature, il parvient à rendre quasiment philosophique un roman qui n’aurait été autrement que de simples aventures fantastico-moyenageuses. Tout simplement brillant, jusque dans les détails.

« - Le temps peut aussi être vertical, il dit. On rajoute une couche de temps à autre Le moment présent recouvre le moment passé. Le moment futur recouvrira bientôt le moment présent. […] les cartes sont toutes là, entre nos mains. […] on peut les ranger, ou les mélanger. […] C’est un jeu, dit mon père. Le passé, le présent et le futur sont entre nos mains. A nous de jouer avec. Toutes les combinaisons sont possibles. » (p. 289)